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Séance 9 du 2 avril 2014
Compte-rendu du Séminaire d’ethnomusicologie du 2 avril 2014
par Manon
séance 9 Lire François Delalande, chap. 2 par Suzy
Première partie : sur le Rag-Sri
Jeanne Miramon-Bonhoure
• La première partie du séminaire portait sur le Rag – Sri d’Inde, qui est un Rag très sérieux.
Les propos étaient clairs, l’exposante avait une bonne élocution, et chaque partie était détaillée avec des définitions comme par exemple portant sur les différents types d’analyses. Il y avait aussi des extraits de textes en anglais. Les exemples étaient aussi musicologiques car il y avait, en projection, des échelles de ce Rag, avec les notes indiennes et leur traductions.
Notes indiennes Sa Re Ma Pa Ni Ni Dha Pa Ma Ga Re Sa
Dans ce Rag, on apprend que le passage du deuxième au cinquième degrés, correspond à un geste du bras vers le haut. C’est donc une écoute musicale qui passe par le geste, pour les indiens locaux.
• Écoute d’un Rag, avec exercice d’analyse
Lors de l’écoute d’un Rag, les exposantes nous ont demandé de faire un exercice d’analyse, en ayant pour condition de noter ce que l’on voulait, dans la langue souhaitée, en ayant aussi la possibilité de dessiner et de ne pas se restreindre qu’aux mots.
Mais une chose surprenante est arrivée à la fin de l’audition, car, alors que tout le monde avait fait l’exercice scrupuleusement, les exposantes ne nous ont rien demandé, rendant ainsi l’exercice inutile.
Il a fallu plusieurs insistances de monsieur Picard, pour que les papiers de chacun soient relevés puis lus à voix haute.
Finalement, nos analyses étaient très musicologiques, loin de celles des musiciens et du public de cette région de l’Inde, où les résultats d’écoute chez les musiciens ou non musiciens de cette région d’Inde sont orientés vers des images comme le soleil couchant, ou comme le rapport entre le jour et la nuit ou encore le matin et le soir, ou bien l’image d’un homme flottant au dessus de l’eau.
Mais toutefois, les images diffèrent en fonction de la région car quelqu’un qui ne vit pas à côté de la mer, n’aura pas d’image en rapport avec l’eau.
Les réflexions des Indiens locaux sont donc plus spirituelles.
Lors de ce premier exercice d’écoute, seuls Jérôme Cler et François Picard ont répondu et les exposantes n’ont pas demandé l’avis des autres participants. On a donc eu, grâce aux relevés des papiers de chacun, une perspective plus globale.
Donc cette exercice était intéressant et il valait la peine de relever nos résultats et de les dire à l’assemblée.
Deuxième partie : sur les joutes improvisées
Suzy Felix
On écoute une joute française, le texte est très rapide, non improvisé, mais dans l’esprit du catch de poésie. Cette joute française est effectuée par le groupe Fabulous Trobadores. C’est un catch, une bataille, un duel face à un public, mais dans ce cas précis, il est non pas improvisé, mais préparé.
Encore une fois, nous devons effectuer un exercice d’écoute où l’on doit noter tout ce que l’on veut, y compris des remarques de goûts personnels.
Mais il se trouve que Jérôme Cler ne trouvait pas l’intérêt d’une analyse d’écoute sur la joute, car, avec le texte qui nous en donne le sens et nous accapare l’attention, l’écoute est donc loin d’une écoute strictement musicale, où il n’y a pas de texte à entendre.
De cette remarque, l’exposante a répondu qu’il fallait porter attention aux timbres, et elle a proposé l’écoute d’une joute espagnole, où l’on n’aurait pas à écouter le signifiant du texte, de par la langue.
Donc nous écoutons la joute espagnole, très différente de la joute française, car elle commence par une grande introduction musicale, et l’improvisation vocale est très lente (le texte parle de guerres, on y entend des termes comme : « s’encuentra muy mal[...] ; perdio el sentido[...] ; ha perdido una guerra », qui veulent dire dans l’ordre : « Il/elle se sent mal[..] ; J’ai perdu le sens ; [..] ; Il a perdu une guerre. »).
La joute espagnole est un combat de deux textes, combat entre deux personnes, c’est donc un concours de mots. La joute est improvisée dans le texte.
Ensuite, il y a eu une confusion sur le terme « timbre », car Jerôme Cler avait compris que l’on parlait du timbre des voix, alors que l’exposante voulait parler du timbre comme mélodie-type.
S’en suit un débat passionné sur le terme « timbre », un débat sur la terminologie exacte.
L’exposante voulait dire qu’il y avait une mélodie de référence pour toutes les Malagena Trobera, alors que Jérôme Cler opte pour le fait que l’on n’a pas deux fois la même mélodie. Au final, ce qu’exprime l’exposante, se rapproche plus du terme « genre » et non « timbre ».
De par le débat, l’exposante n’a pas eu le temps de faire l’exposé qu’elle avait prévu.