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Séance 10 du 30 avril 2014
Compte-rendu du Séminaire d’ethnomusicologie du 30 avril 2014
proposé par François Picard
séance 11 rendu et conclusion en présence de l’auteur
Delalande : il s’agit d’expérience pour voir, sans hypothèse a priori
— certes l’article serait refusé dans une revue expérimentaliste / mais la manière dont on écrit des articles acceptables dans de telles refus est elle-même critiquable
quand on monte une expérience, on peut seulement montrer que l’hypothèse est fausse.
Cela vaut le coup de relire les ouvrages méthodologiques de Claude Bernard
• Claude Bernard, Introduction à l’étude de la médecine expérimentale, Paris, Baillière, 1865, rééd. Paris, Garnier-Flammarion, 1966
• Claude Bernard, Principes de médecine expérimentale, Introduction et notes par le Dr. Léon Delhoume, Paris, éd. PUF, 1947.
Delalande signale qu’il a vécu sept ans avec une psychologue expérimentaliste [ce qui est une expérience]
à propos d’expérimentation et d’articles, François Picard fait circuler un article du dernier numéro de La Recherche :
• Jean-Philippe Braly, « L’incroyable fraude de Diederick Stapel », La Recherche n° 487, mai 2014, p. 46-49.
Psychologue social, Stapel avait truqué plus de 55 de ses publications, dont de nombreuses avaient été co-signées par des gens qui n’avaient pas vérifié le protocole, et tous ces articles avaient été validés « par des pairs »
dans le même numéro, deux économistes de Harvard qui avaient « accumulé les erreurs »
• Pablo Jensen et Antoine Parent, « Dette publique et croissance : des erreurs bien choisies », La Recherche n° 487, mai 2014, p. 64-67.
On avait commencé avec le congrès d’analyse musicale où « Terrasse des audiences au clair de lune » de Claude Debussy avait donné lieu aux trois mêmes types d’écoute que « Sommeil » de Pierre Henry.
Sur l’écoute, on se reportera à
• Martin Kaltenecker, L’oreille divisée, Les discours sur l’écoute musicale aux XVIIIe et XIXe siècles, Paris, Musica Falsa, « Répercussions », 2010.
Pour Delalande toujours, la figurativisation se fait à réception, il ne prétend pas lui que la musique est elle-même figurative.
Pour Michel Plisson (ethnomusicologue et professeur d’économie sociale), ce n’est plus de la science molle, c’est de la science liquide, qui coule entre les doigts, qui s’échappe et dont on ne retient rien ; la réception que touche Delalande est idiosyncrasique, dépendante des conditions, individuelle
Pour Delalande, le subjectif n’est pas infiniment variable.
Corinne Savy (ethnomusicologue spécialiste du flamenco et professeure de musique) demande s’il y a une évaluation des résultats tenant compte des différents types d’enseignement dans les écoles
Delalande recommande de développer le passage d’un type d’écoute à l’autre.
On a des commentaires étiquettes, qui s’attachent à l’œuvre étudiée, ou des commentaires qui se lisent les uns par rapports aux autres.
Jérôme Cler évoque le commentaire poétique « /l’eau/ se dit avec une consonne liquide » et demande si Analyser la musique ? n’est pas déjà dans Hanslick
• Eduard Hanslick, Vom Musikalisch-Schönen. Ein Beitrag zur Revision der Aesthetik der Tonkunst, Leipzig, R. Wiegel, 1854, trad. fr. Du Beau en musique, essai de réforme de l’esthétique musicale, traduit de l’allemand sur la 5e édition par Charles Bannelier, Paris, Brandus, 1877.
Delalande évoque l’électropolygraphie [célèbre à travers le prétendu détecteur de mensonges, dont François Picard rappelle que son usage a fait assassiner légalement bon nombre d’innoncents aux Etats-Unis] et les expériences sur les émotions suggérées par Robert Francès.
• Robert Francès, Psychologie de l’esthétique, Paris, PUF, 1968.
Eftychia Droutsa demande s’il y a des émotions qui ne seraient pas physiologiques.
Delalande s’intéresse effectivement aux aspects physiologiques des émotions, à étaloner les réactions (mouvements oculaires, respiration…)
à propos de la question p. 185 « [L’analyse musicale] doit-elle prendre en compte le souffle des interprètes dans un enregistrement ? », François Picard montre une analyse qu’il va prochainement publier de deux interprétations de la même pièce par des flûtistes ; il s’est proposé de mettre en rapport segmentation, phrasé et respiration.
• François Picard, « Le souffle de Sun Yude, La feuille de saule », à paraître dans le numéro 1 de la Revue Mélotonia (Musique, Matière, Energie), sous la direction de Muriel Joubert et Denis Le Touzé, Département Musique et Musicologie, Université Lumière Lyon 2.
Pour Delalande, il faut dire « qu’est-ce qu’on analyse » et le référer aux pratiques sociales.