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Séance du 8 octobre 2021

Compte rendu SEEM 08/10/21

par Nirina Lecoules et Alice Mazen

Présents :
François Picard, Nirina Lecoules, Pauline Grousset, Alice Mazen
Par zoom : Du Chao, Gérald Guillot

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Cette première séance de l’année sous forme de table ronde commence par la présentations des participants présents et de leurs recherches :

- Alice Mazen, en 4ème année de Doctorat sous la direction de François, travaille sur la musique klezmer dans le contexte parisien en abordant les notions de transmission, d’interprétation et de réception. Il s’agit également de croiser les définitions du terme klezmer dans les discours, les promotions de concerts ou les livrets d’enregistrements. Ces observations sont replacées dans un contexte international dans le but de comparer et remarquer les caractéristiques.

- Nirina Lecoules a réalisé un mémoire de Master sous la direction de François Picard sur le spectacle hiragasy lors des retournements des morts famadihana dans les hauts plateaux malgaches avec un point de vue particulier sur la notion de rituel et de terrain à distance en contexte de confinement. Elle note la possibilité d’enregistrer mais avec interdiction de diffuser, ou bien seulement sur un site protégé, car si le rituel est valable en ne partageant pas le même espace, le temps en direct reste cependant nécessaire. Elle s’interroge alors sur la notion de rituel et ce que signifie assister ou participer. Elle pose également la question du rituel spectaculaire.

- Pauline Grousset est doctorante en première année, sous contrat avec l’OPCI-Ethnodoc (Office pour le Patrimoine Culturel Immatériel). Elle a réalisé un mémoire de Master sur la festivilisation des chants marins en réalisant une fiche inventaire sur les chants des marins. L’OPCI fait de l’ingénierie culturelle consistant en un classement du patrimoine dans des catégories de situation.

- Du Chao, en 7ème année de Doctorat sous la direction de François Picard, termine la rédaction de sa thèse sur la transmission de la musique chinoise en France. Il étudie plus particulièrement la transmission de notations traditionnelles chinoises : gongchepu.

- Gérald Guillot a une formation en didactique, il est docteur et a enseigné dans une HEM (Haute Ecole de Musique) suisse avant de se concentrer sur la recherche. Il travaille sur l’analyse et sa didactique. Une bonne analyse est didactique. Un axe de ses recherches est l’étude des objets sonores que l’on peut situer.

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François Picard présente le fonctionnement de la bibliographie par Zotero et rappelle l’importance de noter les références des citations, vidéos, enregistrements au fil de nos recherches. Il est en effet impossible de retrouver les références d’une vidéo dans un moteur de recherche.

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François Picard annonce la tenue de plusieurs manifestations :

- Forum for the traditional music of the francophone world, du 18 au 21 octobre, en présence au centre Clignancourt, et par zoom

- Le IIIe Congrès Doctoral International de Musique et Musicologie, co-organisées cette année avec le Bureau des Jeunes Chercheurs de l’IReMus, du 4 au 6 novembre au campus Jussieu

- La journée doctorale d’ethnomusicologie en Sorbonne le 6 novembre de 14 h à 18 h, salle André Pirro, transférée amphi Guizot.
Les propositions étaient à soumettre avant le 15 octobre à journee.doctorale.ethnomus.2021@gmail.com

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Enfin, une discussion s’ouvre sur la salle J326 en Sorbonne Mère, nommée salle André Pirro. Ce nom a été choisi en hommage à un des fondateurs de l’enseignement de la musicologie à la Sorbonne. Celui qui aurait voulu qu’on retienne son nom comme le premier professeur d’histoire de la musique en Sorbonne était Romain Rolland, mais il était professeur en littérature. Pour beaucoup des enseignants chercheurs, Jacques Chailley était le fondateur de l’Institut de musicologie puis de l’UER, devenue UFR. Mais d’une part, c’est Masson qui a fondé l’institut, d’autre part la proposition du nom de Chailley a été l’objet d’une campagne en raison d’actions jugées antisémites. Le nom du premier titulaire d’une chaire de professeur en Histoire de la musique en Sorbonne, André Pirro, fut alors proposé et accepté. « Maitre de conferences de première classe le 1er janvier 1927, professeur titulaire le 1er novembre 1930, professeur de première classe le 1er janvier 1935 ». Cependant, nous pouvons lire dans la nécrologie que lui a consacrée Yvonne Rokseth [ibid.] qu’André Pirro a été envoyé en service militaire en automne 1894 pendant huit mois à Madagascar. Or, il s’agit de la seconde expédition française de Madagascar en vue de sa colonisation, événement sanglant. Il y a donc une histoire à écrire sur la musique et les colonies.
Quant aux fondateurs de l’ethnomusicologie, François Picard cite les noms de André Schaeffner, Claudie Marcel-Dubois, Trân Van Khe, fondateurs de l’ethnomusicologie en France, mais souligne l’apport de Constantin Brăiloiu (Roumanie, France) et Curt Sachs (Allemagne, Etats Unis).
On doit rappeler que la première chaire de musicologie dans une université française est tout simplement celle de Strasbourg, quand la ville et l’université sont redevenues française, en 1918. Mais le titulaire, Friedrich Ludwig, est expulsé en Allemagne, et Théodore Gérold est élu en 1919. C’est donc lui le premier titulaire d’une chaire de professeur en musicologie d’une université française.